La formation libérée (délivrée ?)

C’est un thème remis très fréquemment sur le tapis et qui semble tenir à cœur pour notre président de la République Emmanuel Macron: l’efficacité du système de financement et d’accès à la formation professionnelle. L’objectif affiché en ce début de quinquennat est de parvenir à une formation libérée de tout intermédiaire et de tout obstacle: libéraliser (encore) un système qui n’en finit pas d’être refondé. 

La formation libérée

Inégalité, inefficacité, et complexité : le locataire de l’Elysée, comme les précédents, a fait le constat d’un système à 32 milliards d’euros, dont les effets, même après plusieurs réformes, ne se font toujours pas sentir. La formation libérée c’est devenu son credo. De la collecte des fonds à leur attribution, la gestion est souvent lourde. Quand elle n’est pas obscure. Au point, et ses prédécesseurs ont fait le même constat, que les chômeurs sont ceux qui bénéficient le moins de la formation professionnelle.

Avec le Compte Personnel Formation (l’ex DIF) le droit est attaché à la personne. Il faut donc lui donner le pouvoir de l’exercer. Aussi le salarié apprenant dispose désormais d’un crédit auquel abonderaient toutes les entreprises soumises à cotisation. Sans passer par les OPCA. Sauf les TPE. Rappelons juste que les TPE représentent le plus grand nombre d’entreprises sur notre territoire. Et qu’il pourrait y avoir ici une forme de discrimination, annoncent déjà certains connaisseurs.

Il faut, comme l’acculturation au digital dans une entreprise, être en marche. C’est-à-dire y aller pas à pas.  L’idée est de proposer non plus un prélèvement, mais bien un virement à la source ! Macron est banquier de formation. Le CPF ne serait plus crédité en heures (150 h/an) mais en points – c’est-à-dire en euros –  de manière à assurer le lien réel entre un CPF et un marché concurrentiel: la logique de la monétarisation immédiate vient renforcer cette logique de marché.

La formation délivrée

Autre levier envisagé : agrandir la liste des formations dites « éligibles » pour agrandir l’assiette, c’est-à-dire le nombre de personnes pouvant accéder à la formation. La liste des formations éligibles serait élargie au-delà des seules formations certifiantes et, ainsi, s’ouvrir aux peu, aux formations qualifiantes. Dans ce nouveau dispositif – 15 milliards d’euros d’investissement – le salarié discuterait de sa formation avec son employeur. Se ferait accompagner. S’adresserait directement à l’organisme et lui règlerait la note directement via son CPF. D’autant que l’organisme de formation sera passé par le tamis du DATADOCK au préalable.

Aujourd’hui, le monde de la formation, professionnelle mais aussi initiale, est dans l’expectative: si nous entrevoyons les contours de cette futur réforme, personne n’en connaît le fond et elle risque de créer un nouveau tsunami comme l’avait créé la réforme du 5 mars 2014.

Dans tous les cas , la formation digitale au travers du e-learning et du blended-lerning, au travers des MOOC, sera la grande gagnante. Avec l’ouverture des formations éligibles, on pourra très bientôt mobiliser son CPF pour suivre un module de formation, chez soi ou au bureau, sur une plateforme LMS généraliste ou via les outils sélectionnés par son entreprises et mis à disposition 24h/24. C’est ce qu’on appelle un changement de paradigme.

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